New York, la nouvelle ville chérie des start-up

De plus en plus de start-up viennent s’installer à New York, et délaissent San Francisco, ville pourtant historique de la tech. Alors pourquoi la Grosse Pomme séduit-elle de plus en plus ?

 

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New York, la nouvelle ville chérie des start-up

Plus de 7000 start-up sont installées à New York. Un écosystème évalué à 71 milliards de dollars. Ces chiffres ne mentent pas : New York attire de plus en plus d’entrepreneur.e.s. Et la Grosse Pomme, avec sa "Silicon Alley", historiquement située autour du fameux immeuble Flat Iron en plein coeur de Manhattan, n’a plus rien à envier à sa jumelle la "Silicon Valley" en Californie. D’après MoneyTree, qui surveille ce secteur, au troisième trimestre 2018, les start-up new-yorkaises ont récolté 5,9 milliards de dollars d’investissements, un bond de 110% par rapport au deuxième trimestre.
 

Attirer de nouveaux talents

"Après la crise financière, New York s’est aperçue qu’elle devait se diversifier pour ne plus dépendre exclusivement de la finance", commente Andrea Maurieres, ancienne responsable du département tech chez Business France à New York puis San Francisco. L’ancien maire de la ville, Michael Bloomberg, a ainsi lancé le projet d’une université spécialisée en nouvelle technologie. Une façon de concurrencer les universités Stanford ou Berkeley en Californie. Cornell Tech, un campus high-tech, a donc ouvert ses portes en 2017 sur Roosevelt Island entre Manhattan et le Queens. "Ce campus va permettre de faire revenir New York vers le futur", avait espéré Michael Bloomberg au moment de l’inauguration, le 13 septembre 2017.


Aujourd’hui, le pari semble réussi car New York parvient à attirer de nouveaux talents. "New York compte 333 000 travailleurs dans la tech aujourd’hui, soit 23 000 de plus que dans la baie de San Francisco", commente Jérémie Sautter, directeur des partenariats de la Chambre de Commerce Franco-Américaine de New York, qui compte plus de 1100 membres, avec un comité dédié pour la tech et des événements organisés sur l’intelligence artificielle ou encore la FinTech.


L’écosystème des start-up s’est donc peu à peu étoffé à New York, avec des talents, des clients et des investisseurs, notamment dans la mode, la publicité, le retail ou encore la fintech. Pour la tech par exemple, "Google et Facebook ont désormais des bureaux à New York, donc les start-up ont moins besoin d’aller à San Francisco", ajoute Benoit Buridant, l’un des co-fondateurs de FrenchFounders, un club de décideurs français qui compte plus de 600 membres à New York contre 200 à San Francisco.
 

Bureaux de FrenchFounders, "La Foundery", installés dans la Silicon Alley

 

San Francisco séduit moins

San Francisco a perdu un peu de son pouvoir d’attraction. "Quand on est une start-up française ou européenne c’est beaucoup plus simple d’avoir un bureau à New York qu’à San Francisco, pour les trajets et le décalage horaire", commente Olivier Pailhes, membre French Founders, et co-fondateur d’Aircall. Un constat partagé par Clément Perrot, co-fondateur de Prynt. "On avait des bureaux à San Francisco et à Paris et on s’est rendu compte que c’était très compliqué pour communiquer, on avait en fait deux cultures d’entreprise".


Et ce ne sont pas les seuls points négatifs de San Francisco. Il y a aussi le prix des loyers. Selon une récente enquête d'Edelman, une agence de communication, 49% des habitants de la baie de San Francisco envisagent de quitter la région à cause du coût de la vie. Le mouvement #metoo a aussi nui à la réputation de la ville. "Dernièrement, San Francisco a été touchée par de nombreux scandales de harcèlements sexuels, poursuit Clément Perrot qui a vécu 5 ans dans la Silicon Valley. C’est un milieu très masculin, très sexiste, et aujourd’hui San Francisco a perdu en crédibilité". On se souvient de la démission ultra-médiatisée du patron de Uber Travis Kalanick, accusé de harcèlement, d’un des dirigeants du fonds Binary Capital poussé au départ, accusé par six entrepreneures de leur avoir fait des avances alors qu'elles cherchaient à lever des fonds.


Autant de raisons qui poussent ainsi les start-up à préférer New York à San Francisco.

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