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Rocket School choisit l’alternance en startup pour former au digital

La Rocket School ouvre ses portes ce lundi à Paris. Objectif : former des profils venus de tous horizons aux métiers du numérique. Cette première promotion accueille 35 futurs business developper.

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La Rocket School est une école ouverte à tous pour se former aux métiers du digital (Shutterstock)

Par Amélie PETITDEMANGE

Publié le 26 nov. 2018 à 10:00Mis à jour le 3 déc. 2018 à 09:31

Une formation dans le digital, gratuite, ouverte à tous et en alternance dans des startups partenaires. C’est le concept de la Rocket School, qui ouvre ses portes ce lundi à une première promotion de 35 élèves pour un an. Ni CV ni diplômes ne sont regardés par cette nouvelle école qui sélectionne ses candidats sur des “soft skills”.

Les 2.500 candidats ont complété un questionnaire, décrypté par un logiciel d’intelligence artificielle pour dénicher quatre compétences : la sociabilité, la capacité de persuasion, le dépassement de soi et la résilience.

200 personnes ont été retenues pour un entretien téléphonique, puis 150 pour un entretien de visu. “Parmi ceux-là, nous avons choisi 70-80 profils que nous avons présentés à nos 50 startups partenaires”, raconte Cyril Pierre de Geyer, fondateur de l’école, ex N°2 d’Epitech qui a enseigné dans des écoles de commerce comme HEC. Parmi les startups partenaires, figurent Aircall, AssessFirst, Sensio et Platform.sh.

Un CDI à la clé

Les startups sélectionnent leur candidat, qui sera ensuite en alternance chez eux, avec une promesse d’embauche en CDI à la clé. Avant d’intégrer leur alternance, les élèves sont formés lors d’un bootcamp de trois mois.

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Après cette phase, l’élève entre en alternance dans une entreprise partenaire, 4 jours sur 5. “Nous voulons vérifier que nos élèves s’intègrent dans des entreprises et les suivre à long terme. L’objectif est de leur apprendre à apprendre”, explique Cyril Pierre de Geyer.

Les cours ont lieu à la Rocket School, dans le XIIIe arrondissement. Il s’agit notamment de théorie en business et en vente, de travaux pratiques et de rencontres avec des intervenants. Les élèves apprendront aussi les bases du code une semaine à l'Ecole 42 et des sessions auront lieu à Station F avec des intervenants de chez Google. 

Cette première promotion formera des business developper, un profil très recherché dans la tech. “La pénurie de développeurs est bien connue dans le digital et il y a déjà pas mal d’écoles sur le coup. Mais c’est un arbre qui cache la forêt : le digital a du mal à recruter dans de nombreux métiers”, affirme Cyril Pierre de Geyer. La Rocket School a donc vocation à former à d’autres métiers en tension lors des éditions suivantes, comme marketeur digital, growth hacker ou encore data scientist. L’école propose également des Bachelors et des Mastères, pour l’instant orientés sur les métiers de la vente. 

“Les écoles de commerce ne valorisent pas les métiers de commerciaux”

Jonathan Anguelov, cofondateur et directeur des opérations de la startup Aircall, s’est associé à la Rocket School pour recruter des commerciaux dans le cadre de cette formation. Fondée il y a quatre an et demi, la jeune pousse développe un logiciel de téléphonie pour entreprise. Elle emploie 170 personnes entre ses deux bureaux de Paris et de New-York et cherche à recruter 200 personnes en 2019. “Nous avons énormément de mal à trouver des commerciaux, des product managers, des RH, des développeurs... Le problème, c’est que les cursus universitaires ou les écoles n’apprennent pas aux élèves ce dont ils auront besoin sur le marché du travail. Et les écoles de commerce ne valorisent pas les métiers de commerciaux, ils ne forment que des managers”, regrette le startuppeur.

Résultat : peu de candidatures pour les postes de commerciaux et des compétences qui ne matchent pas avec l’entreprise ou le secteur du digital. Pour répondre à ce manque, Aircall a même créé sa propre école, la Aircall Academy, en plus de son partenariat avec la Rocket School. C’est dire l’urgence qu’ont les startups à recruter des profils bien formés.

Amélie Petitdemange

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